Metal Gear Solid 3 : Snake Eater
Page 1 : Le test
Un peu d'histoire
3 ans. C'est la longue attente qu'il nous aura fallu avant de revoir la désormais mythique série des Metal Gear Solid sur nos chères PS2. 8 Mars 2002, MGS2 intitulé Sons Of Liberty fait une entrée remarquable et remarquée sur la dernière née de Sony. Technique exceptionnelle, scénario béton, mise en scène magistrale, c'est une véritable réussite. Mais MGS2 ne se borne pas à être un excellent jeu. Il va plus loin que ça. Pour la première fois, le rôle principal est donné non plus à l'action, mais au scénario&un peu trop dirons certains. Des cinématiques à la mise en scène digne des plus grosses productions américaines, aux dialogues, à l'histoire travaillée dans ses moindre détails, le tout calculé en temps réel par la console, pour des scènes qui durent parfois près d'une demi heure ! C'est du jamais vu. On alterne les phases en tant que joueur, avec celles en tant que spectateur. Bref MGS2 invente un nouveau genre, à mi-chemin entre le jeu et le film, se rapprochant ainsi un peu plus du statut d'art. Voilà pour la petite histoire&et elle va sans doute s'arréter ici pour un certain nombre d'entre vous&ceux qui n'accrochent pas du tout à ce concept&parce Snake Eater reprend strictement les mêmes ficelles, en un peu édulcorées.
Welcome to the jungle
Bon alors reprenons, retour au présent. Nouveau jeu, et nouveau terrain d'action. Bye bye la civilisation et tous ces environnement industriels. Cette fois vous êtes projeté en pleine taïga russe pour un mission secrète de la plus haute importance. Chronologiquement, Snake Eater se passe bien avant Sons Of Liberty. Nous sommes en pleine guerre froide. La crise des missiles de Cuba à peine terminée, une nouvelle menace pèse sur le monde. Un groupuscule russe mené par un milliardaire un peu aigri, Volgin, est sur le point de finir la mise au point d'une arme ultime : un tank révolutionnaire lanceur d'engins nucléaire. Il n'en faut pas plus pour envoyer le meilleur agent enquêter sur le terrain et arréter le projet avant qu'il ne soit trop tard. Et là tâche s'annonce plutôt difficile. Car Volgin n'est pas seul pour défendre son bout de viande. Un groupe de guerrier surentrainés et aux pouvoirs surnaturels l'aide à la tâche, de même qu'un petit jeune As de la gâchette et qui fera parler de lui plus tard, Ocelot. Une bonne occasion de découvrir comment le mythe est né. Les Cobra comptent 6 membres charismatiques : The Pain, ou le dresseur d'abeille, The Fear, l'homme araignée invisible, The End, le vieillard mi homme mi arbre et doué d'un don au fusil de précision, The Fury, tout feu tout flamme, The Sorrow, l'homme esprit, et enfin The Boss, le patron ou plutôt la patronne. Inutiler de préciser que l'affrontement de chacun de ces membre donnera lieu à chaque fois à un combat riche en émotions, voir d'anthologie (le combat contre The End est une merveille, un nouveau concept, une traque dans la forêt tout simplement énorme, et le combat final...un petit bijou). Sans trop en dévoiler sur le riche scénario, il faut préciser que celui-ci joue énormément sur la relation maître élève entre The Boss et Snake. Car la très charismatique The Boss n'est pas un personnage banal pour Snake. Elle était autrefois une membre des services secrets américains mais à retournée sa veste pour se joindre à Volgin. Snake fut son disciple durant de nombreuses années, elle lui à notamment enseigné toutes ses techniques de combat et ils ont combattu ensemble durant de nombreuses années. Une relation ambiguë les lie, entre amour, amitié, haine et surtout respect, parfaitement rendue durant tout le jeu grâce à des scènes, un « jeu d'acteur » et des dialogues excellents. Lié par leur histoire commune et aujourd'hui en conflit pour une divergeance d'idéologie. Idéologie que The Boss tentera tout au long de l'aventure de faire comprendre et accepter à Snake. Un personnage exceptionnel, dégageant une aura indescriptible, qui semble emprunt de tant de sagesse. Un véritable rôle cinématographique. Chacune de ses apparitions devient un grand moment d'émotion.
Vous allez tout au long de votre périple rouler votre bosse dans un paquet d'environnements différents : la forêt principalement, mais aussi un marais, des montagnes rocailleuses, des égouts, un complexe militaro-industriel, un laboratoire, une grotte&il y en a pour tous les goûts. Tout n'est cependant pas parfait. Certaines parties du jeu sont un peu pénibles et parfois très difficiles à réaliser en mode furtif. Mais dans l'ensemble la partie infiltration est d'un niveau de difficulté accessible. Toujours le même mécanisme : un parcours, des planques au bon endroit, des gardes qui font la même ronde à intervalle régulier. De nombreux passages peuvent se faire de différentes manière ce qui apporte son lot de rejouabilité. Réussir à passer une zone sans se faire détecter est toujours aussi jouissif.
Un vent de nouveautés
Voilà pour le cadre. Qui dit nouvel environnement et bien sûr nouveau jeu dit innovations. Innovation tout d'abord au niveau des mouvements. La panoplie de Snake était déjà impressionnante, mais les concepteurs ont tout de même pris la peine de rajouter encore quelques nouveaux mouvements. Vous pourrez par exemple maintenant grimper aux arbres, ce qui peut s'avérer fort utile en cas d'alerte. Rien de transcendant, mais la volonté y est. Les 3 plus grosses innovations se trouvent ailleurs : le système de nourriture, le système de soin et celui de camouflage.
Le système de nourriture tout d'abord. Votre énergie se décompose en 2 barres : une barre de santé, et une barre de stamina. Votre barre de santé se recharge en permanence, lentement&à condition que votre barre de stamina ne soit pas vide. Et pour récupérer de la stamina, une seule solution : vous nourrir, avec des serpents par exemple, d'où le titre. Vous devez donc parfois partir à la chasse. Snake n'est pas difficile, il peut manger à peu près n'importe quoi : du serpent (gare aux brûlures d'estomac en cas de serpent venimeux), du crabe, de la grenouille, du poisson, du scorpion et même de l'araignée. La quantité de stamina récupérée dépend directement du type de nourriture consommée. Par exemple une araignée au goût infâme donnera beaucoup moins qu'un bon saumon. Il sera donc très important tout au long du jeu d'essayer de conserver de la nourriture en stock dans votre back pack en cas de coup dure ou de terre pas très peuplée.
En cas de blessure, une partie de votre barre de santé peut devenir inutilisable et vous aller alors consommer de la stamina en permanence. C'est là qu'intervient le nouveau système de soin. Si vous avez toujours rêvé de jouer au docteur, ça va vous plaire. Et il en aura bien besoin ce brave Snake, parce qu'il va en chier comme un russe durant tout son périple : entre les picouses de scorpions, de serpents, les problèmes de digestion, les fractures ouvertes et les impacts de balles, c'est pas marrant tous les jours. A votre disposition tous les outils nécessaires pour requinquer votre Snake. Le couteau pour extraire les balles, le bidule pour stopper les hémorragies, le truc pour réparer les nonos, le machin anti-brûlures&bref, tout se répare, et vous aurez intérêt à le faire le plus vite possible. Le tout s'organise sur un écran qui vous permet de visualiser au rayon X (comme sur une radio) les endroits touchés, et pour chaque blessure sa description, ce qui vous permet d'appliquer les bons soins au bon endroit, qui, bien qu'abondants, sont quand même en quantité limitée. C'est un peu déroutant au début, mais le tutorial « in game » et intégré au scénario est très bien fait et rapidement on connaît par cSur la séquence des soins à appliquer sur tel ou tel type de blessure.
Enfin on note l'apparition d'un système de camouflage. C'est en fait une liste de tenues et de maquillage de visage. Selon l'environnement où vous vous trouvez, vous devez choisir la meilleure combinaison de vêtements et maquillage pour être le plus furtif possible. Cela vous est indiqué en permanence par un pourcentage dans le hud. Tout au long du jeu vous obtenez de nouvelles combinaisons, comme par exemple une blouse de scientifique. Vous pouvez alors véritablement vous déguiser pour infiltrer un lieu sans éveiller le moindre soupçon, enfin dans la mesure où vous rester à distance respectable des gardes. Un petit goût de Hitman bien sympathique.
Voilà pour les principales nouveautés qui sont ma foi fort plaisantes. Au niveau de l'arsenal, là aussi tout à été revu à la hausse. Le nombre d'armes est assez conséquent, toutes les armes de bases sont là, flingue de base, à fléchettes endormissantes, de la sulfateuse classique AK47 and co, du shotgun, du sniper, du lance rocket sans oublier le couteau de guerre pour faire le sale travail en toute discrétion, ou tout simplement pour chasser. La liste des accessoires est quant à elle vraiment impressionnante. Vous avez à votre disposition à peu près tout ce qui peut exister : micro directionnel, détecteur de mouvement, sonar, lunettes infrarouges, lunettes thermiques, détecteur de mine, jumelles, des boites en carton et j'en passe. On note aussi l'apparition d'un accessoire très particulier : une pilule pour se donner la mort. Quel intérêt ? Et bien en fait elle ne sert pas exactement à se suicider mais plutôt à simuler la mort (arrêt du cSur)&état duquel on à la possibilité de « ressusciter » pendant un certain laps de temps, en sélectionnant un autre item qui n'est autre qu'une dent de Snake dans laquelle à été implantée une capsule de contre-poison. C'est une solution comme une autre de s'en sortir en cas de mauvaise posture de type alarme générale avec 5 gardes autour de vous : vous mourrez (enfin simulez grâce à la capsule), l'écran classique vous demandant de continuer ou non s'affiche, comme si vous étiez réellement mort, et c'est à ce moment là que vous retrouver l'accès à votre inventaire et où vous pouvez sélectionner le contre-poison. Un idée originale et vraiment utile.
Sorti de ça on retrouve tous les grands classiques d'un Metal Gear Solid. Le générique de début est digne des meilleurs générique de James Bond, le même genre d'effets graphiques, un chanson très classe par dessus, on se croirait vraiment devant un film. Comme je l'ai dit, les cinématiques sont toujours là pour structurer le déroulement de l'histoire, toujours de toute beauté, et toujours calculé en temps réel par la console. Heureusement (?), elle sont en moyenne nettement moins longues que celles de Sons Of Liberty. Petite nouveauté à signaler, certaines scènes sont multi-angles, c'est à dire que durant la cinématiques, en appuyant sur tel bouton, vous pouvez visionner la scène sous un angle différent. Les différents angles ne sont cependant pas anodins. Un petit exemple, lorsque vous aurez la belle Eva en tête à tête, il arrive d'avoir un angle secondaire cadré en plein sur sa généreuse poitrine, ou sur son arrière train, simulant sans aucun doute le regard de ce petit mateur de Snake. ça n'apporte pas grand chose si ce n'est un peu d'interactivité, mais c'est le genre de petit détail qui fait sourire et qui démontre une fois de plus le soucie du moindre détail d'Hideo Kojima.
Enfin bien entendu, toujours le même système de radio pour communiquer avec vos supérieurs et pour sauvegarder. Les dialogues sont aussi vraiment bons et incroyablement variés. La fille de la sauvegarde, véritable passionnée de cinéma, profite de chaque appel pour vous narrer l'histoire d'un film culte, donnant lieu à chaque fois à un dialogue assez amusant entre elle qui vous raconte tout dans les moindres détails, et vous Snake qui n'y connaissez absolument rien. Une bouffée d'air frais dans le stress de l'action.
La vieille dame sort le grand jeu
Sur le plan technique, la PS2 prouve une fois de plus qu'il faut bel et bien compter avec elle, malgré son retard technologique. Durant toute l'aventure, malgré parfois une débauche graphique impressionnante, le framerate ne tremble pas et le jeu reste archi fluide en permanence. A l'écran, une forêt rendue à merveille, des modèles de personnages et des visages superbes et parfaitement animés par l'habituelle motion capture, des effets de flammes et d'eau très réussis. Il n'y aurait presque rien à reprocher si les textures des décors (celles des personnages sont très correctes) n'étaient pas d'aussi faible qualité. La faute aux 4 Mo de mémoire vidéo de la machine. Mais finalement, devant la quasi perfection du reste, on y attache bien peu d'importance.
Concernant les voix et les doublages, comme pour l'opus précédent, c'est toujours du très haut niveau, le ton, l'émotion, tout est là pour que le joueur se laisse aller au fil du scénario.
Pour ce qui est de la jouabilité, ça reste du MGS et mis à part quelques petits problèmes de caméras mal placées ou quelques difficulté à changer de direction en rampant, c'est du tout bon. La visée en vue à la première personne sans réticule est toujours aussi délicate au début, mais on s'y fait vite et ça ajoute encore du réalisme.
Enfin un petit mot sur la durée de vie. Elle est comparable à Sons Of Liberty mais avec moins de cinématiques. Elle se situe aux environs d'une quinzaine d'heure à condition de faire la plupart des passages en mode furtif. En fonçant dans le tas jusqu'à la sortie de la zone, ça doit être beaucoup plus court. C'est donc dans la bonne moyenne.
- Excellent
- 9
Points faibles :
| Points forts :
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