DRIV3R
On the road again
Apparu en 1999 sur PSX, Driver premier du nom fut une réussite. Avec son concept novateur, son moteur graphique exceptionnel pour l'époque, son scénario bien ficelé, le jeu s'impose rapidement comme une référence. Car, qu'on ne s'y trompe pas, c'est bien Driver le précurseur du genre et non GTA comme on peut le voir ici et là et qu'on accuse ensuite à tord, de repompe. Sous ce nom à la sauce //4RI_0R )z se cache donc le troisième opus de la série. Pour ne pas changer des bonnes habitudes, vous incarnez encore et toujours ce brave Tanner, homme flic sous-marin (rayez la mention inutile) infiltré dans les milieux mafioso. Cette fois ci vous êtes sur un gros coup : un trafic de grosses voitures à démanteler ! Pour arriver à votre fin et faire payer ces vilains méchants, vous aller devoir comme à l'habitude vous faire passer pour un des leurs et effectuer tout un tas de missions toutes les plus improbables les unes que les autres pour un flic de votre espèce. Vous allez visiter 3 villes pour cela : tout d'abord la Floride avec Miami (prononcez maïe ai mi), ensuite notre côte d'azur nationale avec Nice, et enfin cette bonne vieille Turquie et ses vendeurs de Kébabs, la belle Istanbul.
A vous donc les grandes avenues de Miami, la promenade des anglais et la plage de Nice, les petites ruelles charmantes d'Istanbul. Les 3 villes sont gigantesques. On se demande à vrai dire comment fait cette petite boite noire et ses pauvres 32Mo de RAM pour nous gérer et nous afficher tout ça sans le moindre chargement. Jolie prouesse en tout cas. La première comparaison avec GTA, vous l'attendiez tous hein : je dirais que chaque ville de DRIV3R est environ aussi grande que Liberty City ou Vice City (peut-être légèrement plus petite, mais y en a 3, alors on se rattrape sur la quantité), sauf Nice qui s'avère beaucoup plus petite, mais cela dit c'est plutôt en accord avec la réalité.
Alors bien sûr pour avaler ces kilomètres de bitume, vous disposez de nombreux véhicules. Des voitures bien sûr (gné), des fourgons, des fourgonnettes, des camions, des camionnettes, des bateaux, des motos et des motonettes. C'est là la petite nouveauté, elle ne vous aura pas échappée, des 2 roues (tient ça me rappelle un jeu qui commence par Vice et qui finit par City). Enfin quoi qu'il en soit, cette nouveauté n'apporte finalement pas grand chose, et la conduite est à vrai dire assez bizarre et pas forcément très agréable (moins que dans Vice City et terriblement moins bien que dans Midnight Club 2, une autre référence). Les bateaux sont eux complètement nuls à conduire. Une bonne chose, les modèles de véhicules sont en accord avec la ville où vous vous trouvez. Pas question par exemple de retrouver une grosse américaine à Istanbul. De même à Nice on retrouve avec plaisir nos bonnes vieille 4L version fourgonnette et nos petites super5. Bien sûr les marques n'apparaissent pas clairement, mais c'est tellement évident.
Voilà pour l'emballage, voyons maintenant ce qu'il à dans le ventre ce DRIV3R.
Tanner ! au rapport !
Pour occuper les journées de ce vieux Tanner, on vous donne donc un certain nombre de missions. Contrairement à Driver premier où tout se passait en voiture, et Driver 2 où les phases à pieds étaient plus là pour faire joli qu'autre chose, dans DRIV3R, une grosse partie du boulot se passe à pince. Nous reviendrons plus loin sur la maniabilité un peu étrange d'ailleurs mais concentrons nous pour l'instant sur le contenu des missions. C'est donc un bon point puisque ça évite de tomber dans la monotonie et donne un peu plus de variété aux missions. Parlons en de cette variété justement. On apprécie vraiment. Vous aurez donc des poursuites classiques bien entendu (c'est quand même la marque Driver) mais pas seulement bien heureusement , une mission vous emmènera sur un magnifique yacht (qu'il faudra malheureusement tout faire péter), une autre vous chargera de récupérer 3 voitures de luxe éparpillées dans la ville et à les faire monter dans un camion lancé à 80km/h dans les rues de Nice à la K2000, dans une autre vous devez aller secourir le chef de votre Gang, poursuivre un train, impressionner un chef de Gang pour qu'il vous engage&bref, on ne s'ennuie pas et on a vraiment pas envie de lâcher le pad. On regrettera néanmoins que sur la fin du jeu, peut-être par manque d'inspiration, les missions sont surtout composées de poursuites qui peuvent parfois devenir très agaçantes. Une bonne chose néanmoins sur ces poursuites : les voitures ne prennent pas (sauf sur certaines missions particulières) le même chemin d'un coup à l'autre. Alors bien sûr ça rend le jeu beaucoup moins facile, mais aussi beaucoup moins bête et méchant, et ça rajoute un peu de durée de vie. Quoi qu'il en soit sur ce plan là, le jeu est une réussite et n'a rien à envier à GTA. Là où le bas blesse, c'est sur leur nombre. En effet, là ou un GTA propose 60-70 missions, dans DRIV3R vous devez vous contenter d'une grosse vingtaine de missions. Forcément la durée de vie du jeu s'en ressent et c'est bien dommage. D'autant que les villes, immenses, sont bien mal exploitées et les missions ne vous en feront pas visiter le quart de la moitié. Finissons tout de même les louanges avant de nous attaquer aux reproches, ben vi j'annonce, y en a quand même un paquet. Au chapitres des réussites, on notera donc également des cinématiques magnifiques (le retour à la réalité et au temps réel fait d'autant plus mal, ah merde j'avais dit qu'on commençait pas tout de suite avec les reproches), la bande son est excellente, les musiques sont non seulement très bonnes, mais aussi très appropriées à la situation, les bruitages sont également assez bons, j'aime beaucoup le son de la moto en particulier.
Non non je n'oublie pas le point qui est sans doute le plus important dans un jeu de ce type, j'ai bien sûr nommé la maniabilité. Alors au niveau des voitures, rien à dire. Autant le dire tout de suite, c'est pas de la simu à la Gran Turismo c'est sûr, mais c'est aussi sensiblement moins arcade que GTA. On se retrouve donc avec un mix des deux, et c'est plutôt agréable. La conduite d'une voiture à l'autre est vraiment différente et les poursuites demandent quand même pas mal de dextérité pour bien attaquer les virages et slalomer dans le trafic. Vraiment on s'éclate bien.
Pour ce qui est des phases à pied, c'est plus discutable. Moi qui est surtout l'habitude de jouer du FPS sur PC avec mon bon gros clavier et ma souris qui se déplace à la vitesse de la lumière, j'étais un peu (très ?) réticent au pad pour ce genre de choses. Comme a l'habitude sur PS2, ça se passe donc avec les 2 sticks analogiques. La prise en mais est pas vraiment évidente, au début on a un peu de mal à ajuster les ennemis dans le crossair (qui devient rouge quand on est sur un ennemi). C'est donc un peu déroutant au départ, mais après un petit tour dans les paramétrages, tac va y que je te mette la sensibilité au max, que je vire cette inversion du haut et du bas, un petit soupçon de visée auto, et tout de suite ça va beaucoup mieux. C'est pas encore génial, mais c'est déjà mieux. Et puis au fur et à mesure du jeu on y arrive de mieux en mieux, on trouve des petites techniques pour se faciliter la vie (moi je mettais mon viseur à hauteur de torse, et je straf comme un bourrin pour aligner tout le monde, et ça marche plutôt bien). Alors voilà, ce n'est pas une réussite c'est sûr, mais pas de quoi descendre le jeu, on s'y accommode.
A la technique c'est Michel
Parlons un peu technique à présent. Un bon point est l'intégration d'un moteur physique au jeu. Les ¾ des trailers de DRIV3R misaient sur ce point précis. Le fait est que c'est plutôt très bien réussi. Les collisions, les sautes sont vraiment bien rendues. Je vous l'accord l'intérêt est pas énorme, mais ça rajoute un petit plus.
Un truc excellent que permet ce moteur physique, c'est les dégâts localisés sur la voiture. Vous pouvez par exemple crever les pneus, la conduite s'en ressentira immédiatement, tirer dans le radiateur de la voiture, etc...
Venons en au moteur graphique. C'est assez délicat de juger. On a d'un coté des modélisations de voitures plutôt correctes, des ombres portées superbes, des villes d'une taille assez hallucinante, et puis de l'autre, on a des textures extremements fades, disons le même, moches, des décors taillés à la hache, pas mal d'aliasing, beaucoup de clipping, une impression de vitesse pas top, et puis parce qu'on le vaut bien, par moment ça rame sévère. Bon sur ce point là on peu quand même dire que c'est mieux que GTA mais c'est sûr qu'on s'attendait à beaucoup mieux.
Là où c'est aussi bien mieux que GTA, c'est dans la gestion des objets (voitures, piétons). Tout joueur de GTA à un jour été victime du syndrome : « oh une belle voiture que je piquerais bien ! oh je tourne la tête de l'autre coté ! je la retourne vers la belle voiture ! oh ben a pu de belle voiture ! ». Je vois dans vos yeux malicieux et rempli de haine contre ce système que vous en avez déjà été victime. Et bien dans DRIV3R fini, vous pouvez regarder les pitits zozio qui chantent, les 3 passants au km² en toute liberté, les voitures restent où elles sont. Bon le problème c'est que comme je vous dit, des voitures, du trafic, des piétons, y en a pas beaucoup, les rues sont dramatiquement vides et mortes. C'est dommage d'autant que le trafic joue un rôle primordiale dans les poursuites et permet de taper des bonnes crises de nerfs de temps en temps. Rentrez le Prozac, ça sera pas (ou moins) pour cette fois-ci. Si vous voulez des crises de nerfs assurée et à foison avec des put*** de conn**** de voiture de m**** qui vous coupent la route à 1 virage de l'arrivée, je ne saurais trop vous conseiller Midnight Club 2 que j'ai déjà évoquer. Un vrai bonheur ce jeu (sans ironie). Quoique avec DRIV3R on arrive aussi à ce genre de situation, notamment sur l'avant avant dernière mission du jeu, une double course poursuite tout bonnement inchiable. Il m'a fallut près de 80 essais, 3 consoles et 15 manettes pour la réussir. Mais quel bonheur quand on y arrive !
Là où ça devient plus génant c'est quand on est victime de bugs assez pénibles. Et ils sont nombreux (quoique apparemment, la version Xboite est 100 fois pire que la version PS2). ça va du freeze du jeu pur et simple avec reset à la clé, au bug de collision (on se retrouve le debout au milieu de sa voiture, vraiment au milieu, avec les pieds qui touchent le sol, le corps à l'intérieur et la tête au dessus du toit) et puis des bugs qui vous arrangent bien aussi parfois, comme un boss qui se coince comme un con et qui du coup se laisse canarder a volonté (le boss finale pour ma part).
L'IA quant à elle est tout simplement minable. Les ennemis n'ont aucune autonomie intellectuelle. Ils sont posés à un endroit et n'en bouge pas, à moins d'avoir un script ou une trajectoire prédéfinie. Ne compter par sur eux pour venir vous chercher ou se mettre à couvert, ils en sont incapables. Il suffit donc de sortir de sa planque, de tirer, et de retourner dans sa planque. C'est vraiment dommage.
Globalement le jeu n'est pas difficile. Seules quelques missions s'avèrent très délicates (notamment celle évoquée plus haut et qui a bien failli me dégouter du jeu).
Dernier point que je regrette énormément : la quasi totale absence de la police. Mais oui, que fait la police ? Dans le premier opus, ils étaient sans arrêt à nos trousses, il fallait lever le pied quand on les croisait, etc&Dans DRIV3R, rien ou presque. On ne croise quasiment aucune voiture de flics (sauf sur des missions spécifiques où la police vous recherche). C'est vraiment bête car comme dans Mafia par exemple, ça obligeait vraiment à faire attention, c'était un petit plus vraiment sympa qui donnait lieu à de superbes poursuites et de bonnes montées d'adrénaline. Bon des montées d'adrénalines vous en aurez vous inquiétez pas (oui oui encore cette foutue avant avant dernière mission de merde, quand vous êtes à 1 virage de la fin et que vous vendriez votre mère pour pas qu'il y ai pas un con*** qui vous coupe la route à ce moment là&mais non elle m'a pas énervée cette mission).
ça sent donc un peu le travail bâclé techniquement, on aurait préféré un retard supplémentaire et un travail mieux fini.
- Pas mal
- 6
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