Normandie: 1944-2004: page 20 sur 22 : Station Radar 44 de Douvres-la-Délivrande

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Normandie: 1944-2004

Dernière modification :  Samedi 11 Janvier 2025

La Station Radar 44 de Douvres-la-Délivrande, également connue sous le nom de "Distelfink", fut construite par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette station faisait partie intégrante du réseau de défense côtière du Troisième Reich, visant à surveiller les mouvements alliés sur la Manche et à coordonner les défenses aériennes en Normandie. Ce site joua un rôle stratégique majeur lors des préparatifs et du Débarquement allié en juin 1944.

Une station fortifiée et stratégique

La station radar, protégée par des bunkers massifs, des mitrailleuses, des champs de mines et des barbelés, regroupait plusieurs radars avancés de l’époque. Parmi eux :

  • Le radar Wassermann, situé dans la partie nord, pouvait détecter des cibles aériennes à une portée impressionnante de 400 kilomètres. Son antenne, haute de 65 mètres, était un élément central de la surveillance allemande.
  • Deux radars Freya, capables d'une détection précoce sur une distance de 200 kilomètres, renforçaient la couverture de veille aérienne.
  • Enfin, deux Würzburg-Riese ("Würzburg géants"), utilisés pour le suivi précis des cibles, avaient une portée de 80 kilomètres. Ces radars, considérés comme des chefs-d’œuvre technologiques de leur temps, étaient utilisés pour guider les batteries antiaériennes.

Les attaques alliées avant le Débarquement

Conscients de l’importance de ces installations, les Alliés lancèrent plusieurs raids aériens dans les semaines précédant le 6 juin 1944, dans le but d’affaiblir les défenses allemandes sans révéler le lieu exact du Débarquement. Le matin du 6 juin, un bombardier britannique détruisit l'antenne Wassermann, privant la station de son radar principal. Malgré cela, les opérateurs allemands poursuivirent leur mission, transmettant des informations précieuses à leur commandement.

Les combats pour la station

Dans l’après-midi du D-Day, les troupes canadiennes du régiment Royal North Shore, arrivant depuis Saint-Aubin-sur-Mer, atteignirent la partie nord de la station mais durent se replier face aux défenses allemandes. La station devint alors un bastion isolé, tenu par une garnison déterminée. Du 6 au 17 juin, les soldats allemands, soutenus par des parachutages nocturnes d'approvisionnement en provenance de Mont-de-Marsan, résistèrent à plusieurs assauts alliés, tout en subissant des bombardements intensifs de l’aviation et de l’artillerie navale alliées.

La prise de la station et la libération

Le 15 juin, la mise en service de l’aérodrome provisoire B4 à Bény-sur-Mer permit aux Alliés d’intensifier leurs attaques. Le 17 juin, trois assauts combinés du 41e Royal Marine Commando et des chars spéciaux du 22e Dragoon mirent un terme à la résistance allemande. Les troupes britanniques investissent les bunkers et sécurisèrent définitivement la station. Avec la chute de cette dernière poche de résistance, la libération de Douvres-la-Délivrande fut effective, 11 jours après le Débarquement.

Photo du site en 1944

Photo du site en 1944, source
Radar Würzburg détruit
Radar Würzburg détruit

Le site aujourd'hui :

Aujourd’hui, le site de la Station Radar 44 a été métamorphosé en un musée fascinant, géré par l’ Association des Amis du Musée Radar de Douvres. Ce lieu historique offre aux visiteurs une immersion unique dans l’univers des radars et des bunkers de la Seconde Guerre mondiale.

Parmi les infrastructures ouvertes au public, plusieurs bunkers remarquablement préservés sont accessibles :

  • Le bunker H 622, un abri typique pour le personnel, témoin de la vie quotidienne des soldats allemands.
  • Le bunker L 479 "Anton", conçu pour abriter les équipements techniques, entièrement restauré.
Le bunker L 479 « Anton »
Le bunker L 479 « Anton »

Le musée met également en avant une collection exceptionnelle de radars historiques, dont :

  • Un radar Würzburg-Riese, autrefois utilisé pour la radioastronomie au centre de recherche de Nançay jusqu’aux années 1990. Ce "radar géant" symbolise l’avancée technologique allemande de l’époque.
  • Un radar SCR 584, récupéré de la station radar de Monterfil, près de Rennes, qui témoigne de l’expertise alliée en matière de défense aérienne.
  • Une réplique du radar Freya, dont la construction, débutée en 2012, complète l’ensemble des dispositifs exposés.
  • Un radar COTAL, premier modèle français conçu après la guerre par Thomson à partir d’une licence américaine du SCR 584, marquant le début de l’innovation nationale en matière de radar.
Le radar Würzburg-Riese
Le radar Würzburg-Riese
Le Radar Freya
Le Radar Freya
Au loin, le COTAL
Au loin, le COTAL

Ce que j'ai particulièrement apprécié durant cette visite, c'est le double angle proposé. Une reconstitution historique des bunker permet de retracer l'installation telle qu'elle était durant la guerre, et en parallèle, le musée propose toute un volet historique et scientifique de la technologie du radar.

Partie pédagogique sur la technologie radar
Partie pédagogique sur la technologie radar


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