Battlefield 1
La campagne solo :
On va évacuer tout de suite les espoirs : non cet opus de BF ne marquera pas les esprits par sa campagne solo. Comptez une poignée d'heure pour en voir la fin, et voyez-la comme un tutoriel géant. Néanmoins, tout n'est pas à jeter, bien au contraire. En effet, la campagne solo est découpée en plusieurs récits de guerre qui sont autant de mini campagnes, avec chacune une façon bien distincte de jouer, vous permettant ainsi d'assimiler le gameplay de Battlefield 1.
Des campagnes françaises au désert du Moyen-Orient
Ces récits de guerre vous racontent un épisode de la guerre vu par un soldat qui côtoie la grande Histoire, avec pour chacun un petit rappel historique du contexte.
Tempête d'acier, la boucherie !
Ainsi, vous commencez par l'impitoyable guerre de tranchées via le récit « tempête d'acier » qui sert de prologue. Vous incarnez successivement des membres de Harlem Hellfighters, ces soldats noirs américains qui ont combattu en France. Je dis successivement, car peu importe vos actions, vous finirez par mourir, et passer au personnage suivant. C'est un peu frustrant, mais assez révélateur de la boucherie que fut cette première guerre mondiale.
Dans la boue et le sang, les combats de char.
La seconde mini campagne « Dans la boue et le sang » vous plongera dans le combat de char. Vous incarnez Daniel Edwards, un conducteur de Mark V qui forcera les tranchées pour finir à Cambrai. Ce récit de guerre est selon moi le plus réussi. Si l'on a principalement le droit à des combats de chars, vous aurez le droit à quelques passages à pied où vous pourrez jouer en mode infiltration ou nettoyeur.
Cette campagne contient néanmoins quelques passages WTF :
Des amis bien placés, devenez un as.
Dans ce récit de guerre, vous incarnerez un as, et ferez donc 90 % de combat aérien. Personnellement, j'ai toujours été assez fâché avec les engins aériens (Olivier pourra témoigner de mes talents de pilote d'hélicoptère sur les parties coop de BF3), mais là, j'ai trouvé la prise en main facile et la difficulté progressive. Outre le côté didacticiel des combats aériens, cette campagne vous permettra de juger de la beauté du moteur graphique.
Avanti Savoia et l'Estafette, l'infanterie en première ligne.
Les deux autres récits de guerre sont quant à eux entièrement dédiés à l'infanterie. Dans « Avanti Savoia », vous incarnerez un soldat italien opposé à l'empire austro-hongrois dans les Alpes. Vêtu d'une armure, vous devez prendre l'assaut d'un fort, autant dire que vous ne ferez pas dans la dentelle. C'est clairement un tutoriel de la classe « support ».
Dans « l'Estafette », vous incarnez un vétéran australien prenant part à la bataille des Dardanelles qui vu s'opposer l'armée de l'Empire ottoman aux forces alliées. Votre rôle sera de délivrer des messages entre les lignes et donc vous frayer un chemin au milieu des combats. C'est donc un tutoriel de la classe « éclaireur ».
Rien n'est écrit, aidez Lawrence d'Arabie.
Dans « Rien n'est écrit », vous incarnez Zara Ghufran, une rebelle bédouine dans son combat contre l'Empire ottoman au côté de Lawrence d'Arabie. Il s'agit là d'une campagne qui se joue plutôt en infiltration. C'est pour moi la seconde campagne la plus réussie, bien que le dernier chapitre contre le train blindé m'a causé bien des frustrations.
On reste sur notre faim
Au final, ces mini-campagnes restent tout à fait correctes. On ne s'ennuie jamais, et vous pourrez prendre en main les différentes façons de jouer à BF1. J'ai aimé la rareté des munitions qui force à l'économie et vous incite à aller à la pêche aux armes, que ce soit sur les cadavres que dans les tentes. Autre point positif, les petits rappels historiques avant et après les récits de guerre. Ça ne vaut pas un livre d'histoire, mais ça reste appréciable. Même si niveau historique le titre se permet quelques libertés au niveau des combats et des armes qui font un peu trop 2e guerre mondiale.
Le multi joueur :
Le multi joueur est l'ADN de la série des Battlefield. Le dernier de la série ne fait pas exception. Je n'ai malheureusement pas eu le temps d'écumer les serveurs autant que sur BF3 ( 271h ) et BF4 ( 114h ), la faute à un débit extrêmement limité et suite à l'arrivée de ma fille. Néanmoins, j'ai pu toucher au différent mode de jeu, DLC comprit (oui, je suis faible).
Conquête, Match à mort en équipe, domination les classiques :
Bon, inutile de présenter ces modes de jeux, c'est du vu et revu depuis BF 1942. On les retrouve bien évidement dans ce Battlefield, mais en version 1 e guerre mondiale. On ne sera pas dépaysé par rapport aux précédents opus. Ainsi, EA a préférer faire quelques libertés historiques nous donnant un arsenal estampillé guerre des tranchées, mais qui dans les faits hormis quelques tranchées, on a plus l'impression d'avoir le rythme des combats de la Seconde Guerre mondiale, la faute à une forte présence de mitrailleuses, de mortiers et d'armes automatiques.
Globalement les cartes sont assez ouvertes, ce qui contraste avec la réalité historique d'une guerre de tranchées qui a été le quotidien d'une bonne partie du conflit. On ne retrouve cette ambiance guerre de tranchées que sur la carte « Saint Quentin » du jeu original, et pour le DLC « Rupture » et « Hauteurs de Verdun ».
Les changements que j'ai notés, c'est que l'arsenal a l'air moins disproportionné que sur BF4, et qu'on aura sans doute moins la possibilité de se prendre une balle en pleine tête par un snipeur situé à 2 km équipé d'un fusil de l'espace. Autre point positif, les classes ont été revues, et piloter un véhicule fera l'objet d'une classe dédiée et dont l'arsenal est très limité. C'est peut être un détail pour vous, mais dans BF3 et 4, les véhicules servaient bien souvent uniquement de taxi. Ainsi il était fréquent de voir un sniper prendre un jet pour se déplacer l'autre bout de la map, pour se parachuter dans un endroit improbable et en hauteur.
Le mode ruée améliorée :
Le mode ruée existe depuis BF3, avec la carte mémorable « Pic de Damavand » et son saut dans le vide. Dans Battlefield 1 le principe reste le même : une équipe assaillante, et une équipe de défenseurs. Les assaillants doivent poser une charge sur les postes télégraphiques (oui, la radio à l'époque) et ont un nombre de réapparitions restreint. Les défenseurs eux doivent éliminer un maximum de défenseurs et éviter que les postes télégraphiques soient détruits. Jusque-là, rien de neuf. La petite modification est que maintenant les défenseurs peuvent appeler, via les postes télégraphiques, un tir d'artillerie sur les assaillants. C'est une petite modification à la marge, mais ça pimente les parties.
Pigeon de guerre, le CTF revisité :
C'est une nouveauté apportée par BF1, il s'agit d'une petite carte type matche à mort sur laquelle 2 équipes s'affrontent pour capturer un pigeon messager et l'envoyer son état-major. Concrètement, un pigeon apparait sur un endroit aléatoire de la carte, et est visible par tous. Il faudra donc luter pour le capturer. Une fois fait, il faut le garder un certain temps, le temps justement d'écrire le message. Le porteur pourra bien entendu combattre, mais il est visible par tout le monde et si le porteur est tué, n'importe qui peut reprendre le pigeon.
Une fois le message rédigé, le pigeon s'envole, et là tout n'est pas fini, car l'équipe adverse peut très bien l'abattre. Si le pigeon arrive à s'envoler, le point est marqué, et en plus un tir d'artillerie viendra s'abattre sur l'équipe adverse, si le pigeon est abattu, il faut tout recommencer.
Après avoir fait quelques parties sur ce mode de jeu, j'ai trouvé ça très intéressant. Les parties sont assez rythmées, c'est original, bref, ça vaut que l'on y consacre un peu de temps.
Mode opération, une mini campagne en multi :
Le mode opération est également une nouveauté apportée par BF1, il s'agit de « revivre » une opération de la Première Guerre mondiale, ni plus ni moins ! On commence par vous replacer l'opération dans son contexte historique et vous voilà plongé dans une bataille de longue durée, car oui, le mode opération dure un certain temps.
En effet, les 2 équipes, assaillant et défenseurs vont s'affronter sur plusieurs cartes. Concrètement chaque carte est découpée en zone avec plusieurs drapeaux à capturer. Une fois que les assaillants ont capturé tous les drapeaux de la zone, comme en mode ruée, les défenseurs devront se replier sur une nouvelle zone de combat. Et une fois toutes les zones de combats gagnées, on passe à la carte suivante.
Bien entendu, les assaillants ont un nombre limité de tickets de réapparition, et une fois ce nombre tombé à 0, ils perdent un bataillon, une fois qu'ils ont perdu les 3 bataillons, ils ont perdu la partie.
A noter également l'arrivée d'un béhémoth qui va pouvoir aider les assaillant dans leur tentative. Ce mastodonte peut prendre la forme d'un train blindé, d'un Zeppelin géant ou d'un navire. Si la destruction du train ou du bateau réserve son lot de pyrotechnie, le Zeppelin qui s'enflamme et s'écrase au sol est tout simplement impressionnant. Ceux qui ont en mémoire la destruction de l'hôtel dans la carte « Siège de Shanghai » de BF4, c'est encore plus impressionnant.
Clairement, ce mode de jeu est vraiment génial, le souci, c'est qu'il demande du temps pour pouvoir y jouer. Second point négatif, c'est que trouver une partie pleine peut prendre du temps.
Frontline, un mix ruée et conquête pour le DLC :
Le mode Frontline est une nouveauté apportée par le DLC « Ils ne passeront pas ». Il s'agit d'un mix entre le mode conquête et le mode ruée.
Ce mode de jeux propose un schéma attaque/défense : il y a 2 bases, et entre 2, un certain nombre de points à capturer. À l'instar du mode guerre d'UT 3, pour capturer un point, il faut avoir capturé le point précédent. Une fois le dernier point capturé, on passe en mode ruée, puisque l'équipe ayant capturé tous les points doit détruire les 2 relais dans la base adverse. Bien entendu, comme pour le mode ruée, les assaillants ont un nombre limité de renforts. S'ils n'y arrivent pas, le dernier point redevient neutre, et on repasse en mode conquête. Le gagnant étant celui qui arrive à détruire les relais, ou bien si le temps est écoulé, au nombre de capture de drapeau et de relais détruits.
Des quelques parties que j'ai faites, c'est franchement épique, on est vraiment dans l'ambiance assaut d'une tranchée adverse, et surtout, ça donne des retournements de situation mémorable. Dans une partie, nous étions acculés, il ne nous restait plus qu'un seul relais, et on est arrivé à retourner complètement la situation et se retrouver dans la base ennemie à détruire les relais.
Un peu de technique :
À l'instar de Battlefield 4, c'est encore le Frostbite 3 qui anime le jeu. On retrouve donc des graphismes magnifiques et le fameux « Levolution » qui permet de détruire le décor. L'usage dans une guerre de tranchées ajoute du réalisme, et comme expliqué dans quelques chapitres plus hauts, une destruction d'un mastodonte vous scotchera sur votre siège !
Autre atout du Frostbite 3 déjà vu avec BF4, les effets météo, la brume, les explosions donnent une ambiance si ce n'est pas complètement réaliste, elle est au moins très immersive.
Les poilus en DLC !
Comme pour BF3 et 4, EA poursuit sa politique de DLC et des pass premium. Pour jouer à un jeu complet, il vous faudra débourser les 60 € du jeu de base, et rajouter 50 € pour le pass premium.
Bien entendu ce dernier vous permet une place prioritaire dans la file d'attente et un paquet de peinture sur vos armes dont on se contre fout, mais il permet d'avoir tous les prochains DLC : « They Shall Not Pass », « In the Name of the Tsar », « Turning Tides », et « Apocalypse ».
Outre cette politique que je dénonce depuis plusieurs années, ce qui choque, c'est que dans le jeu de base, il est impossible de jouer en tant que poilus ou comme soldat de l'armée russe. Quand on sait le tribut qu'ont payé ces deux pays, ça fait mal à mon Histoire. Heureusement, le marketing est là pour vous proposer ses 2 nations... En DLC ! Et dans les DLC, en tout cas pour le premier, l'ajout se restreint au multi joueur. Il n'y a pas de récit de guerre supplémentaire spécial poilu. C'est vraiment dommage !
- Très bon
- 8
Après un BF4 un peu fade, EA soigne un opus de qualité. Le pari de la Première Guerre mondiale était osé, mais il s'avère payant et surtout très rafraichissant. De plus en plein centenaire du conflit, on peut espérer que les joueurs cherchent à se renseigner sur cette période de l'histoire (oui je rêve).
Quoi qu'il en soit, les modifications de gameplay sont très intéressantes, et les parties en solo comme en ligne sont vraiment plaisantes. Le seul regret reste la politique des DLC, mais il me semble improbable qu'EA fasse machine arrière après le chemin emprunté ces dernières années.
Points faibles :
| Points forts :
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